Dans Kaiserkult in den Provinzen des Römischen Reiches – Organisation, Kommunikation und Repräsentation, éd. Anne Kolb et Marco Vitale, Berlin, Boston: De Gruyter, 2016, p. 160-172. https://doi.org/10.1515/9783110420876
Cette étude porte sur l’existence de spécificités provinciales, en Asie Mineure, dans l’organisation des cultes impériaux civiques. Les cités et koina des pro-vinces micrasiatiques organisent précocement des cultes d’Auguste et de ses successeurs. Si la compétition entre cités dans chaque province pour l’obtention des temples des koina a été bien étudiée, la comparaison entre les structures du culte à l’intérieur des différentes provinces restait à faire, particulièrement pour les cultes civiques. Sans revenir sur le problème des titres des dignitaires du culte provincial – asiarques, bithyniarques, lykiarques etc. – nous abordons ici la question du point de vue du rapport entre les cultes provinciaux et ceux des cités. En Asie, les cultes des cités sont pris en charge par des grands-prêtres locaux, les cités reproduisant à leur échelle l’organisation du culte provincial. En revanche, la diffusion de la grande-prêtrise civique semble moins systématique en Lycie, en Bithynie-Pont comme dans les provinces de l’Anatolie intérieure. L’Achaïe, enfin, étudiée ici à titre de comparaison, suit un modèle divergent puisque les cultes civiques précèdent les cultes fédéraux et provinciaux; la grande-prêtrise civique ne saurait donc y être considérée comme une imitation de la grande-prêtrise provinciale. Ainsi, du point de vue de l’organisation des cultes impériaux, les rapports entre l’assemblée fédérale et les cités diffèrent selon les provinces.En ce sens, on peut bien parler de spécificités provinciales : le cadre romain a finale-ment eu un effet sur l’adoption ou le rejet de certaines institutions, même lorsque cela n’entraîne pas la formation d’identités provinciales revendiquées.